Broyage des poussins : Carrefour et Loué s’associent pour en finir avec cette pratique

Repéré le 11 février 2020

Les deux marques développent une technologie qui permet de repérer les mâles dans l’œuf fécondé et d’éviter le broyage des poussins. Une pratique qui choque de plus en plus l’opinion publique.


Dans la filière d’élevage des poules pondeuses, mettre fin à l’élimination systématique des poussins mâles est une demande récurrente des défenseurs des animaux. Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, avait d’ailleurs informé, le 13 janvier à Berlin, que cette pratique serait interdite pour fin 2021.

Message reçu pour Carrefour et Loué qui annoncent officiellement ce lundi 10 février, comme nous le dévoilons, mettre un terme à cette méthode jugée « barbare » grâce à une nouvelle technique. Les premières boîtes d’œufs qui en seront issues doivent être commercialisées à partir du 1er mai.

Quelle est cette technique ? À ce jour dans les couvoirs, un « sexeur » retourne les poussins d’un jour pour séparer les femelles des mâles. Ces derniers qui, de fait, ne deviendront pas des pondeuses sont éliminés. « En France, on les gaze ou on les passe aux broyeurs », explique Amélie Legrand, responsable des affaires agroalimentaires pour CIWF (Compassion in World Farming, une ONG pour un élevage durable).

Carrefour (dont LVMH, groupe propriétaire du Parisien, est actionnaire) et Loué ont déjà mis en place une expérimentation pour éviter cette pratique choquante grâce à la « technique par spectrophotomètre, par analyse des couleurs ».

Ce n’est pas rose pour les filles et bleu pour les garçons, mais cette technologie permet, en passant un halo de lumière sous l’œuf, d’identifier au moyen d’une caméra la couleur des premières plumes des embryons. L’opération se déroule à 13 jours de fécondation et permet de différencier le mâle de la femelle. En effet, les mâles sont plutôt de couleur blanche ou jaune, les femelles de couleur brune.

Ces œufs fécondés, dont on sait ainsi à l’avance qu’ils accueilleront des poussins mâles, sont alors jetés au stade embryonnaire. Pourquoi ne pas les laisser devenir des coqs ? Parce que, dans cette filière, il ne s’agit pas de races à viande et les coqs seraient invendables.

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Lire l'article en entier Source : Le Parisien Auteur : Émilie Torgemen Date source : 10 février 2020