En Bretagne, des épiceries à prix cassés contre le gaspillage alimentaire

Repéré le 07 mai 2019

En un an, un réseau de trois supérettes Nous épiceries anti-gaspi, commercialisant avec une réduction de 30% en moyenne des produits invendus, s’est développé en Bretagne.

Des concombres aux formes plutôt amusantes, des yaourts proches de la date de péremption ou des paquets de biscuits légèrement cabossés: voilà ce que les clients de la nouvelle enseigne Nous épiceries anti-gaspi ont l’habitude de trouver en magasin. L’idée est de proposer à la vente des produits qui auraient autrement fini au rebut, pour éviter le gaspillage alimentaire.

Si on en croit l’Ademe (l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le marché est énorme, 10 millions de tonnes de nourriture étant jetées chaque année en France. Dans 53% des cas, ce gaspillage incombe aux producteurs ou fabricants industriels et dans 47%, c’est le fait des distributeurs ou des consommateurs finaux.

C’est pour éviter ce gâchis que deux entrepreneurs ont monté une chaîne d’épiceries proposant ces invendus. L’idée en revient à Charles Lottmann. Ce dernier travaillait depuis un an au sein de l’entreprise Phénix (spécialisée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire), notamment sur la marque Les Gueules cassées (cette marque de fruits et légumes victimes de délit de faciès pour cause d’imperfections proposés à prix cassés en grandes surfaces avec un logo spécifique), quand Vincent Justin, ayant plutôt un profil d’entrepreneur, l’a rejoint dans cette aventure.

Les Bretons très sensibilisés au développement durable

Et le tandem de réunir ses économies, celles de ses proches et d’entraîner Phénix pour un premier tour de table financier. Le premier magasin a ouvert ses portes à Melesse, près de Rennes , en mai 2018. Fort de son succès, une deuxième épicerie a vu le jour en novembre dernier à Saint Jouan-des-Guérets, près de Saint-Malo. Pourquoi la Bretagne? «C’est la première région agroalimentaire de France, qui concentre beaucoup de producteurs, qui sont nos interlocuteurs, et les Bretons sont très sensibilisés au développement durable», justifie Charles Lottmann.

La recette est simple: «Nous récupérons les invendus directement auprès des producteurs, explique Charles Lottmann, président. Du petit maraîcher local, qui livre ses produits tous les deux ou trois jours, au gros industriel de l’agroalimentaire comme Danone, nous avons aujourd’hui deux cents fournisseurs, un chiffre qui s’accroît chaque semaine».

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Lire l'article en entier Source : Le Figaro Auteur : Caroline de Malet Date source : 17 avril 2019